Les frais de scolarité en Angleterre

07/05/2013 17:02

    Avant la fin des années 1990. la Grande-Bretagne appliquait une politique  de  gratuité scolaire, c’est-à-dire qu’il n’y avait aucun frais pour accéder aux études supérieures. En 1998, des frais annuels de 1 000£ (1 575$ CAN 12) sont introduits. Ensuite, en 2004, les frais de scolarité passent à  3 000£ (4725$ CAN). Plus récemment, en 2012, le gouvernement britannique permet aux universités d’exiger des frais de scolarité pouvant aller jusqu’à 9 000£ (14 179$ CAN). [1]

    Tout d’abord, pour l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, l’abolition de la gratuité scolaire allait favoriser une égalité des chances pour tous les étudiants d’avoir accès à l’éducation supérieure. D’ailleurs, « son raisonnement ne ciblait pas les étudiants les plus démunis, mais au contraire, les plus riches. »[2] En effet, avant 1998, les universités prestigieuses comme Oxford et Cambridge recrutaient majoritairement dans les écoles privées, où, la majorité des élèves provenaient de famille aisée, et elles recrutaient très peu dans des écoles publiques. Conséquemment, « la majorité des élèves accédant aux universités les plus élitistes proviennent d’établissements privés payants. Ainsi, la quasi-gratuité d’Oxford et de Cambridge pouvait même apparaître comme une forme de discrimination en faveur des riches. »[3] Pour mettre fin à ces inégalités, le gouvernement de Tony Blair a choisi d’augmenter les frais d’inscription.

    Certes, la mise en place d’un plafond de 14 179$ sur les frais de scolarité universitaires  aura comme effet de diminuer le taux d’inscription à court terme. Or, «si on se fie à l'histoire, la baisse ne sera que temporaire. Après la première augmentation des frais de scolarité en 2006, les demandes d'inscriptions par des étudiants britanniques ont tout d'abord diminué de 4,5 % pour ensuite croître de 7,1 % et de 10,1 % dans les années qui ont suivies.»[4] Ainsi, la hausse des droits de scolarité représentera, à court terme, une baisse du taux d’inscription, mais, à long terme, représentera une hausse, puisque les étudiants préféreront, hypothétiquement, de futures conséquences financières plutôt qu'opter immédiatement pour une vie active morose.

    Dans un autre ordre d’idée, cette augmentation des frais de scolarité britanniques représente un maximum, c’est-à-dire que les universités peuvent offrir des droits de scolarité inférieure au plafond. Conséquemment,  même si les frais sont relativement élevés, il n’en reste pas moins qu’il représente une amélioration de la qualité de l’enseignement. En effet, puisque les universités peuvent décider de la somme que les élèves devront débourser pour s’inscrire, les universités britanniques sont en compétition les unes avec les autres.  Ainsi, « les intérêts des étudiants deviennent ceux des universités. Pour les attirer et les retenir, celles-ci devront innover en développant de nouveaux créneaux, en chargeant des prix différents pour différents programmes et en augmentant la qualité de l'enseignement. Tout cela afin de se démarquer entre elles! »[5] Donc, la qualité de l'enseignement supérieur britannique prime au-delà des conséquences financières, d'où la compétition entre les universités. Toutefois, cette compétitivité n'aura pas lieu, car les universités anglaises, en grande majorité, opteront pour majorer les frais de scolarité au plafond établit par le gouvernement, c'est-à-dire à celui de 9000£ par année.

    Conséquemment, suite aux hausses des frais de scolarité, la dette annuelle des étudiants anglais a monté en flèche, passant de 3379 livres (5187$ CAN) en 2004 à 5293 livres (8224$ CAN) en 2010. Dans ce sens, les étudiants anglais, pour finir leurs études, doivent s’endetter, en moyenne, pour 14 380 livres. (22 364$ CAN)



[1]IRIS. L’endettement étudiant: un «investissement» rentable? [En ligne] : https://www.iris-recherche.qc.ca/wp content/uploads/2012/03/Note-Endettement-web.pdf (Source consultée le 7 mai 2013).

[2] DONZELOT, Jules. L’égalité des chances en Angleterre. [En ligne] : https://www.laviedesidees.fr/L-egalite-des-chances-en.html (Source consultée le 7 mai 2013).
[3] Ibid.
[4] GELOSO, Vincent. Une leçon anglaise : pourquoi il faut déréglementer les frais de scolarité. [En ligne] : https://quebec.huffingtonpost.ca/vincent geloso/frais-scolarite-angleterre-quebec_b_1292905.html (Source consultée le 7 mai 2013).
[5] Ibid.

[6] :  MAAD, Assma. Les Anglais renoncent aux études jugées trop chères. [ En ligne ] : https://etudiant.lefigaro.fr/les-news/etudier-a-l-etranger/detail/article/les-anglais-renoncent-aux-etudes-jugees-trop-cheres-362/ (Source consultée le 9 mai 2013).